Sophie Chatel et François Carrier discutent de l’entrée en vigueur de C-18
Sophie Chatel et François Carrier discutent de l’entrée en vigueur de C-18
Lors de son passage dans les studios de CHIP 101,9, la députée fédérale de Pontiac Sophie Chatel, ainsi que le directeur général de CHIP 101,9, François Carrier qui cumule aussi les fonctions de président au conseil d’administration de l’Association des radiodiffuseurs communautaire du Québec (ARCQ), ont discuté de l’entrée en vigueur du projet de loi C 18 ainsi que de l’entente entre Google et le gouvernement du Canada.
«Bien, le projet de loi, c’est une loi sur les nouvelles en ligne, c’est vraiment une réalisation du gouvernement que le paysage médiatique a complètement changé au cours de la dernière décennie et on a assisté à un déclin très important de l’accès à l’information et c’est dans le le contexte où les géants du web ont vraiment pris l’espace avec leur plateforme. Et à eux seuls ont attiré 10 milliards de dollars de parts par année au Canada grâce à leur domination avec les publicités en ligne. Alors ça, c’est des des revenus publicitaires qui ont aussi qui ont été perdus de nos médias traditionnels, donc ça l’a complètement changé. La façon dont les gens consomment la nouvelle, mais aussi comment nous journaux nos journalistes font leur travail et sont rémunérés par leur travail parce que les grandes plateformes numériques utilisent évidemment le travail de nos journalistes.»
-Sophie Chatel, députée du Pontiac
Pour François Carrier, l’entrée en vigueur de cette loi concernant les plateformes de communication en ligne rendant disponible du contenu de nouvelles aux personnes se trouvant au Canada, n’a pas amené que du positif. En effet, selon lui, plusieurs des radios communautaires au Québec ont souffert du blocage de l’entreprise Meta (Facebook et Instagram).
«La plateforme qu’on avait la visibilité au sein des plateformes de Facebook et d’Instagram, de Méta, ça fait mal, ça fait mal, entre autres parce que on s’en servait beaucoup pour promouvoir le bingo, entre autres, ou encore le travail journalistique qu’on faisait et là, du jour au lendemain, ça c’est bloqué. On s’est retrouvé quand même encore une fois à changer nos pratiques et pourquoi ? Je disais encore une fois, c’est que il y a pas si longtemps on disait aux journalistes et aux médias, vous devez absolument être sur Facebook, vous devez absolument faire ça, c’est essentiel si vous voulez survivre. Sauf que tout ce qu’on avait fait à disparu dans un claquement de doigts, donc c’est tout ça, c’est fait très rapidement. Ceci étant dit, c’est sûr que quand je regarde ce que nos membres ont eu à traverser, c’est pas évident.»
-François Carrier, Directeur générale
«François Carrier : En même temps, l’entente avec Google nous réjouit. Je sais pas si on va réussir en tant que média local de proximité, à avoir des sommes financières dans tout ça, ça sera difficile parce qu’il faut vraiment faire valoir ce qu’on fait. Vous savez, dans les radios communautaires au Québec, on est probablement en mettant les 37 radios ensemble, ceux qui produisent le plus d’informations écrites, mais on l’oublie, ça. Ça a été vraiment davantage les grandes salles d’information. Mais ce que j’aime quand même, c’est qu’on parle d’accessibilité à l’information et ça, c’est un élément. Je pense qu’il faut retenir ce qu’il faut dire comme consommateur de nouvelles en ce moment, c’est que moi je crois qu’on devrait tous pouvoir avoir accès à une information, peu importe la plateforme.Sophie Chatel : Donc au début, il y a eu vraiment une levée de boucliers des grandes plateformes numériques, donc les géants du web, Ce qu’il faut comprendre parce que moi je au niveau du dossier fiscal, j’ai travaillé quand j’étais allée au CDE sur la réforme de la sécurité internationale des géants du web. Et je peux vous dire que quand une compagnie a atteint ce niveau, ce niveau global et d’influence, c’est très difficile pour n’importe quel pays seul de réformer un système qui est transfrontalier. OK, donc les plateformes numériques ont sont dans la plupart des pays, non pas tous les pays. Ils ont un pouvoir énorme, ils ont des profits gigantesques et ils ont une autonomie. Ce qui fait en sorte que ils ils ont levé les boucliers, puis on dit non, on on embarquera pas, on ne se pliera pas à ce projet de loi. Heureusement, Google est resté à la table de négociation et on a réussi à obtenir une entente de 100 millions de dollars par année de partage de revenus publicitaires aux médias dans leur ensemble. Évidemment, c’est du contenu qui est disponible en ligne qui est partagé avec Google, qui recevra la part du 100 millions.»