Non, il n’y aura pas de litière pour des étudiants qui s’identifient à des animaux dans nos écoles
Non, il n’y aura pas de litière pour des étudiants qui s’identifient à des animaux dans nos écoles
Jamais je n’aurais cru devoir écrire un article avec un titre aussi abracadabrant. Farfelue ou pas, une rumeur, ayant pris des allures de légende urbaine, déformée par le bouche-à-oreille et des commentaires sur les médias sociaux, semble provoquer plusieurs discussions et polémiques entre les élèves des écoles secondaires. Depuis quelques semaines, certains élèves du Pontiac, comme d’ailleurs en Outaouais et au pays, soutiennent que des étudiants qui se prennent pour des animaux, sont sur le point de venir envahir notre réseau scolaire afin de s’approprier les écoles pour établir leur habitat naturel, emmenant avec eux leurs litières, leurs cris et autres habitudes.
Avant de poursuivre, soyons clairs et arrêtons tout de suite les rumeurs, non aucune école interrogée n’a l’intention d’installer des litières dans leurs « toilettes ».
Beaucoup d’affirmations, mais pas de fait tangible
CHIP 101,9 a donc interrogé des parents, des élèves et des membres de la communauté, qui croient que cette hypothèse est plausible. Évidemment, pour protéger l’identité des élèves d’âges mineurs, nous ne dévoilerons pas l’identité des personnes, mais la rumeur de l’installation de litières dans nos écoles s’est tellement amplifiée, que vous n’auriez pas de mal à retrouver de telles affirmations dans la communauté.
« Oui, oui c’est vrai. Ma cousine sort avec un gars qui a des enfants au secondaire à Renfrew et une de ses amies de classe s’est fait aboyer par un étudiant qui se déguise en chien. Quand l’élève a répondu en aboyant, l’école l’a suspendu. Là, apparemment, des litières vont être installées au Québec »
– mère d’une élève de l’École secondaire Sieur-de-Coulonge
« C’est déjà arrivé à PHS ou Renfrew, ils vont installer les litières bientôt »
– Élève de l’École secondaire Sieur-de-Coulonge
« Oui, il y a un élève de l’ESSC qui a commencé sa transformation. C’est pour ça que la directrice de notre école ne veut pas dire si c’est vrai ou faux, ils ont commencé à faire des accommodations »
– Élève de l’École secondaire Sieur-de-Coulonge
« Apparemment, ça commencé en Ontario et ma cousine m’a dit que ça s’en venait icitte. Ils vont commencer par le Pontiac parce qu’on est plus proche de l’Ontario, avant de permettre l’installation de litières partout au Québec » – ancien élève de l’École secondaire Sieur-de-Coulonge, âgé de 45 à 54 ans
Les rumeurs dans le Pontiac se sont multipliées, puisque ce feuilleton a retenu l’attention dans les médias à Renfrew tellement, que les autorités scolaires ont même publié un communiqué de presse afin de démentir la rumeur. D’ailleurs, dans le Pontiac, des parents ont contacté les responsables du CSSHBO pour savoir si c’était réellement envisagé d’installer des litières.
Please find attached a joint statement from the RCCDSB & @RCDSB clarifying the misinformation circulating about litter boxes in our schools. pic.twitter.com/K8IFiHwArD
— RCCDSB (@RCCDSB) tel que le Ottawa Citizen.
Origines du phénomène
Cette rumeur n’est pas unique à la région de l’Est de l’Ontario et de l’Ouest du Québec. Plusieurs sources crédibles et de faits relevés, démontrent que les origines de cette légende est apparu à plusieurs endroits en Amérique du Nord, dont le Michigan, le Minnesota et même dans les provinces de l’Atlantique au Canada.Certains évoquent que cette rumeur a débuté avec la sensibilisation aux élèves LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles). Geoff Wetrosky de Human Rights Campaign a déclaré: « L’attention que ce mensonge aberrant a reçue sur les réseaux sociaux illustre l’influence pernicieuse de la désinformation et le fait que les politiciens anti-LGBTQ+ feront et diront n’importe quoi pour animer la frange la plus extrême, peu importe la conséquence.»
Un mouvement lié à la droite américaine, tente, selon Human Rights Campaign, de dénoncer les installations, telles que des salles de bains pour les élèves transgenres, en répandant cette légende urbaine.
Une fois plus, non, il n’y aura pas de litières dans nos écoles
Encore une fois, soyez rassurés, non, il n’y a pas de litière pour des élèves qui s’identifient comme des chats et non, il n’y a pas d’accommodation envisagée. J’ai quand même dû avoir la discussion avec la régisseuse aux communications du Centre de services scolaires des Hauts-Bois-de-l’Outaouais (CSSHBO), Monia Lirette. D’ailleurs, cette rumeur au sein du CSSHBO est bel et bien partie du Pontiac, il semble que cette légende n’a pas encore envahi les conversations dans la Vallée-de-la-Gatineau. Après quelques fous rires, le CSSHBO m’a confirmé qu’il n’avait jamais envisagé cette option. Si vous ne trouvez pas d’entrevue à la radio sur cette rumeur, c’est qu’il n’y a simplement rien à dire !Saugrenus, loufoques, insensés, ces commentaires sont bel et bien réels et démontrent qu’il existe un autre problème. Que des élèves discutent de théories bizarres et fantastiques, c’est normal, cela fait partie de l’apprentissage, on a tous entendu des histoires de la sorte à l’adolescence. Par contre, que ces affirmations prennent une telle ampleur que les parents interpellent la direction de l’école pour commenter ou parfois même confronter sur les politiques de l’école, démontre que les sources d’informations utilisées sont souvent peu fiables.
Les étudiants des écoles secondaires du Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais peuvent dormir en paix, l’arrivée des litières et les accommodations pour permettre à des élèves qui décident de devenir des animaux n’est pas du tout dans les plans.