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Les élus du comité de liaison dénoncent l’inaction des hauts responsables du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Les élus du comité de liaison dénoncent l’inaction des hauts responsables du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

7 décembre 2020 à 12:00 am

Mise à jour le 13 septembre 2022 à 3:50 pm

Les élus (Chantal Lamarche, Benoît Lauzon et Daniel Bourdon) ayant participé à la plus récente année des travaux de la Cellule d’intervention sur la vitalité de l’industrie forestière dans les régions de l’Outaouais et des Laurentides ont dénoncé hier le peu d’avancement réalisé, malgré les intentions fort louables et nécessaires des ministres Pierre Dufour et Pierre Fitzgibbon à l’origine de la Cellule.

« Je me suis souvent réjouis des annonces ou des visites des ministres en lien avec cette crise forestière qui nous touche, cependant je crois maintenant comprendre que c’est la machine administrative gouvernementale qui ne veut pas livrer la marchandise. Dans la haute fonction gouvernementale, il n’y a pas de porteur de ballon. Je demande l’intervention des deux ministres qui ont mis sur pied la Cellule, parce que l’appareil administratif est bloqué, embourbé dans des plans, des carcans, des dédales et des procédures qui ne permettent pas de marcher en mode action. Nous demandons aux ministres qu’ils désignent un champion qui sera en charge de faire cheminer administrativement ce dossier, ce que de toute évidence nous n’avons pas », affirme d’entrée de jeu Chantal Lamarche, préfète de la MRC de la Vallée-de-Gatineau et présidente de la Cellule d’intervention.

Les élus avancent que malgré les nombreuses rencontres et réunions, rien ne semble avancer. Pour les élus, l’origine de cette impasse est sans équivoque : la direction régionale du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) pour les régions de l’Outaouais et des Laurentides n’agit ni comme allié ni comme facilitateur dans les efforts et les solutions pour résoudre la crise actuelle qui affecte grandement les communautés et les travailleurs forestiers des deux régions.

Les régions de l’Outaouais et des Laurentides font face à d’importantes pertes d’emploi directs et indirects liés à l’industrie forestière. La situation perdure alors que des solutions simples et réalisables ont été proposées par les élus membres du Comité de liaison de la Cellule.

« Ça fait un an que nous discutons. Les deux ministres nous ont demandé des solutions. On a participé à des dizaines de réunions. On a déposé deux résolutions pour demander, premièrement, des coûts d’approvisionnements qui tiennent compte de la réalité de nos forêts mixtes en Outaouais et dans les Laurentides. On a deuxièmement demandé un négociateur pour enclencher des discussions avec la Première Nation dans le secteur du Lac Barrière pour convenir d’une entente de partenariat à plus long terme. En plus, le peu d’activité forestière qu’il reste engendre d’importants volumes de bois de feuillus de faible qualité de l’Outaouais et des Laurentides sans preneurs. Depuis, la survie des usines de sciage de ces deux régions est mise en péril, la structure de l’industrie forestière étant vulnérable aux variations des conditions du marché », précise Benoît Lauzon, maire de Thurso et co-président du Comité de liaison.

Jane Toller aborde le sujet d’Énergie Davidson
La préfète de la MRC Pontiac, Jane Toller, était présente lors de cette rencontre. Celle-ci croit qu’il est aussi important d’être patient puisqu’un rapport devrait être remis d’ici quelques jours portant sur l’avenir de l’industrie forestière dans les Laurentides et en Outaouais. « Je crois qu’il faut être encore patient même si on le sait que des actions rapides sont nécessaires. J’ai parlé de la relance de l’usine de Davidson, qui à mon avis, viendrait emmener une solution importante pour l’industrie forestière en Outaouais et dans les Laurentides » a déclaré Jane Toller.

« La particularité de la forêt que l’on retrouve dans nos deux régions n’existe nulle part ailleurs à cette ampleur dans les autres régions du Québec. Il faut contourner 4 arbres pour en récolter un seul. Ça engendre des coûts supplémentaires et les industriels ne peuvent pas rentabiliser leurs opérations. Le ministère de la forêt ne semble pas en mesure de livrer la marchandise. Les conséquences pour la population, de même que pour les industriels et les investisseurs, sont énormes. C’est connu que nous avons des projets d’investissements importants qui pourraient voir le jour si le MFFP et le MEI étaient en mesure d’offrir des mesures exceptionnelles pour nos deux régions », précisent en conclusion les trois élus.

Rappelons que la Cellule d’intervention sur la vitalité de l’industrie forestière dans les régions de l’Outaouais et des Laurentides a été créé en novembre 2019. C’est un groupe de travail qui a été mis sur pied par le Ministre Dufour et le Ministre Fitzgibbon, qui a pour mandat de définir et proposer des solutions innovantes et structurantes :

1. Réaliser un portrait de l’environnement d’affaires des deux régions (approvisionnement en matières premières, à la main-d’œuvre, aux coûts et aux revenus)

2. Développer une vision commune de la situation forestière

3. Élaborer un plan de travail et des recommandations à mettre en œuvre pour la saison 2020‐2021

4. Développer un modèle d’affaires intégré permettant d’améliorer à moyen et long termes la résilience de la structure industrielle régionale