Le député fédéral de Pontiac, William Amos, revient sur la stratégie d’achat des vaccins de son gouvernement
Le député fédéral de Pontiac, William Amos, revient sur la stratégie d’achat des vaccins de son gouvernement
Le député fédéral de Pontiac, le libéral William Amos, a publié une déclaration concernant la stratégie du Canada pour sécuriser les vaccins. Rappelons que la semaine dernière, le candidat conservateur pour la circonscription de Pontiac, Michel Gauthier, a sévèrement reproché aux libéraux et à William Amos, la stratégie de son gouvernement. Il y a quelques semaines, Michel Gauthier avait aussi dénoncé les critiques du député fédéral de Pontiac, envers le Québec, concernant la deuxième dose de vaccination.
Déclaration intégrale de William Amos
Dès les premiers jours de la pandémie, notre gouvernement a réuni les groupes de travail COVID-19 sur les vaccins et les produits thérapeutiques, composés d’experts scientifiques et industriels de premier plan, pour guider le Canada dans ses décisions en matière de vaccins. Nous avons suivi leurs conseils sur la meilleure façon:
1. d’assurer l’accès aux principaux candidats vaccins internationaux ;
2. d’investir dans les vaccins et les thérapies les plus prometteurs au Canada ;
3. de faire des investissements stratégiques pour reconstruire la capacité nationale de biofabrication du Canada.
Lors de l’évaluation des propositions, les groupes de travail ont posé deux questions fondamentales : 1) sera-t-il sûr et efficace? et 2) sera-t-il mis à la disposition des Canadiens le plus rapidement possible pour répondre à la pandémie ?
Ils nous ont fourni des recommandations cruciales sur les vaccins internationaux à poursuivre, ce qui a permis de conclure des accords d’achat avancés avec six sociétés, dont Pfizer et Moderna, d’un bassin de plus de 200 vaccins en cours de développement dans le monde.
Sur le plan national, un appel à propositions a été lancé en avril aux chercheurs et aux entreprises canadiennes travaillant sur les contre-mesures médicales COVID-19. Nous disposons d’une enveloppe totale de 600 millions de dollars à investir dans ces projets par le biais du Fonds d’innovation stratégique.
Au cours de l’été 2020, nos groupes d’experts ont examiné ces projets, en se concentrant sur :
· le mérite scientifique et technique ;
· la solidité du plan de projet et la gestion des risques ;
· les antécédents de l’entreprise ;
· le calendrier/progrès ; et
· la contribution globale du projet au portefeuille de technologies du Canada.
Les entreprises présentant des données scientifiques solides ont été invitées à présenter ces données au groupe de travail. Cela a permis aux membres de poser des questions et de clarifier des points essentiels. Les avis ont été révisés si de nouvelles informations étaient mises en évidence.
Sur la base de ces informations, le groupe de travail a présenté et donné son avis au gouvernement. À partir de là, le gouvernement du Canada a fait preuve de diligence raisonnable, et sur la base de leurs conseils, nous avons effectué des investissements importants par le biais du Fonds d’innovation stratégique dans trois entreprises canadiennes de vaccins (Medicago, Variation Biotechnologies et Precision Nanosystems) et dans trois entreprises canadiennes de produits thérapeutiques (AbCellera, Arch Biopartners, Edesa Biotech Research Inc.), et d’autres sont à venir.
Les entreprises dont les recherches étaient prometteuses, mais à un stade beaucoup plus précoce, ont été transférées au Conseil national de recherches pour être financées par le programme d’aide à la recherche industrielle. À ce jour, le CNRC a finalisé des accords avec 10 PME travaillant sur des vaccins et traitements COVID-19.
Je tiens à être très clair : Le Canada a poursuivi énergiquement toutes les pistes et a investi dans des entreprises canadiennes en s’appuyant sur les meilleurs conseils des scientifiques et des experts. Nos investissements stratégiques portent leurs fruits. Par exemple, la société Medicago, basée à Québec, pour laquelle le Premier ministre a initialement annoncé un financement le 23 mars, est maintenant en phase III des essais cliniques et espère que les Canadiens seront vaccinés d’ici 6 mois. Nous avons un accord d’achat de 76 millions de doses si et quand il sera approuvé.
En fin de compte, un certain nombre de projets n’ont pas reçu de financement. Cela s’explique par plusieurs raisons, notamment le manque de promesses scientifiques, l’insuffisance de preuves précliniques de l’efficacité de leur vaccin ou de leur thérapie, ou un délai trop long.
Enfin, il est important d’aborder le sujet de la biofabrication domestique. Lorsque cette pandémie a débuté, le Canada ne disposait pas de capacités flexibles à grande échelle pour fabriquer un vaccin COVID-19. Il est important de se rappeler comment nous en sommes arrivés ici.
Depuis le milieu des années 80, la capacité de biofabrication (production des vaccins) du Canada est en déclin. Au cours de la même période, la demande intérieure a augmenté, laissant le Canada dépendant de produits importés. Ce changement a commencé à la fin des années 1980, lorsque le gouvernement fédéral a décidé de privatiser les laboratoires Connaught, le joyau de la couronne canadienne en matière de fabrication de vaccins. En dix ans, l’écosystème de la biofabrication domestique au Canada s’est érodé. Depuis lors, un certain nombre d’entreprises et d’investissements notables ont quitté le Canada. En voici quelques exemples :
· En 2007, AstraZeneca a fermé son usine de fabrication canadienne et a consolidé cette activité dans ses installations de fabrication basées en Suède.
· En 2010, Johnson & Johnson a fermé son centre de recherche à Montréal.
· En 2011, Teva a fermé l’une de ses usines de fabrication canadiennes à Montréal.
· En 2013, Boehringer Ingelheim a fermé son centre de R&D de Laval qui se concentrait sur l’hépatite C et le VIH.
Lorsque nous avons formé le gouvernement en 2015, nous avons immédiatement permis de nouveaux investissements dans le secteur des sciences de la vie. Dès les premiers jours de la pandémie, nous avons compris qu’il nous faudrait renforcer notre capacité nationale de fabrication de vaccins et de produits thérapeutiques pour les Canadiens.
Le développement de cette capacité est loin d’être facile. Elle nécessite des installations, des équipements spécialisés et un personnel hautement qualifié, qui sont en pénurie dans le monde entier. Nous avons fait un certain nombre d’investissements clés à court et moyen terme pour soutenir ces initiatives et nous continuons à évaluer les options pour une stratégie à long terme.
Ces investissements comprennent 170 millions de dollars au Conseil national de la recherche pour construire un centre de fabrication de produits biologiques à grande échelle et une installation de fabrication d’essais cliniques plus petite à Montréal. La construction de l’installation à grande échelle devrait s’achever en juillet 2021 et permettra de produire jusqu’à deux millions de doses de vaccins par mois une fois qu’elle sera pleinement opérationnelle. Nous avons signé un protocole d’accord avec Novavax pour la fabrication de leur vaccin dans cette installation une fois qu’elle sera prête.
De plus, nous avons investi 46 millions de dollars dans l’Organisation pour les vaccins et les maladies infectieuses de l’Université de Saskatchewan – Centre international de vaccins (VIDO-InterVac) pour aider à accélérer le développement de son candidat vaccin COVID-19, et à transformer son installation actuelle de production de vaccins animaux afin de répondre aux normes requises pour la production de vaccins humains. Lorsque leur installation sera prête à la fin de 2021, la VIDO sera en mesure de fabriquer jusqu’à 40 millions de doses de vaccin par mois, ce qui permettra d’approvisionner efficacement le Canada.
Nous avons également investi 25,1 millions de dollars dans Precision Nanosystems, une société de biotechnologie basée à Vancouver, afin d’accroître la capacité du Canada à produire des vaccins à ARN et d’autres médicaments génétiques. Enfin, dans le cadre des accords du FIS avec Medicago et AbCellera, nous avons fourni des fonds aux deux sociétés pour qu’elles puissent accroître leur capacité de bioproduction au Canada. Une fois l’opération terminée en 2023, Medicago sera en mesure de fournir tout le Canada et d’exporter des vaccins dans le monde entier.
Comme vous pouvez le constater, un travail considérable est en cours sur ces questions depuis mars 2020. Les experts bénévoles qui dirigent nos groupes de travail sur les vaccins et les produits thérapeutiques COVID-19 ont clairement déclaré en commission parlementaire que le Canada a fait tout son possible le plus rapidement possible pour obtenir des doses et reconstruire notre capacité de fabrication nationale. Il s’agit d’un travail incroyablement complexe et technique et j’aimerais remercier les fonctionnaires qui ont travaillé sans relâche pour garantir l’accès des Canadiens à un vaccin.