La pénurie de main-d’œuvre chez les pharmaciens dans les hôpitaux et dans les établissements de santé s’élève à 24 % en Outaouais
La pénurie de main-d’œuvre chez les pharmaciens dans les hôpitaux et dans les établissements de santé s’élève à 24 % en Outaouais
L’Outaouais est touché par la pénurie de main-d’œuvre chez les pharmaciens dans les hôpitaux et dans les établissements de santé, selon l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.), le taux de pénurie s’élève à 24 %. Le président de l’A.P.E.S., François Paradis, a expliqué les conséquences de cette pénurie, qui selon l’étude de son organisation, ne s’est donc pas améliorée au cours de la plus récente année.
« Pour bien comprendre, c’est quoi les impacts, il faut voir le double rôle que les pharmaciens jouent dans nos établissements de santé. D’une part, les pharmaciens vont s’assurer que les médicaments sont servis, fournis adéquatement à l’ensemble des patients, que ce soit en centres hospitaliers ou en CHSLD. Donc, que les médicaments aient accès à leurs médicaments de façon sécuritaire. Donc, ça, c’est la base. Mais, il y a un autre volet qui est vraiment extrêmement important, nous, on appelle ça des soins pharmaceutiques. C’est quoi des soins pharmaceutiques ? Bien, en fait, c’est des pharmaciens qui ne sont pas à la pharmacie ; ils sont à l’étage, aux soins intensifs, à l’urgence, sur les unités de soins et là, ils travaillent avec des médecins, avec les infirmières, pour prendre en charge la thérapie pharmacologique des patients. »
– François Paradis, Président de l’A.P.E.S.
L’insuffisance de soins pharmaceutiques en établissement de santé est préoccupante du fait qu’elle a plusieurs conséquences négatives. Tels que :
o l’augmentation des risques d’incidents et d’accidents médicamenteux ;
o l’allongement de la durée moyenne des hospitalisations ;
o des risques d’effets indésirables et d’interactions ;
o des retours à l’urgence et des réhospitalisations (syndrome des portes tournantes) ;
o une diminution de la qualité de vie des patients ;
o des coûts supplémentaires pour le système de santé.
Dans la région de l’Outaouais, 12 postes de pharmaciens d’établissements étaient non pourvus au 1er avril 2021. Les jours de dépannages se sont élevés à 372 jours, selon l’A.P.E.S. Cette réalité touche d’autres régions au Québec, c’est 18 %, soit près d’un poste de pharmaciens d’établissements sur cinq qui est non pourvu dans le réseau de la santé. Au 1er avril 2021, l’enquête de l’A.P.E.S a révélé 280 postes non comblés en ETC au Québec et 6238 jours de dépannage. Les jours de dépannage ont donc augmenté de 735 jours comparativement à la situation au 1er avril 2020. François Paradis a évoqué quelques solutions pour venir à bout de cette pénurie.
« Il y en a quelques-unes et qui peuvent être quand même mise en place assez rapidement. Une de ces solutions là, on parle de place à la maitrise. […] Quand, on parle de maitrise, c’est que, au lieu du cours de 4 ans en pharmacie qui est la durée de base à l’université, pour travailler en établissement de santé où l’on va avoir à travailler avec des médicaments, par exemple contre le cancer, des médicaments qu’on utilise aux soins intensifs, il faut faire 1 an et demi de formation de plus, donc une maitrise. Actuellement, au Québec, il gradue, par année, entre 90 et 100 étudiants. Donc, qui gradue à la maitrise. Donc, ce n’est vraiment pas beaucoup compte tenu du nombre de postes disponibles. […] Il faut augmenter le nombre de places à la maitrise. Et là, on souhaite travailler de concert avec le gouvernement, avec les facultés de pharmacie pour augmenter le nombre de places à la maitrise. Ça, c’est une chose. L’autre chose, il faut faire la promotion de cette profession-là. »
– François Paradis, Président de l’A.P.E.S.
L’entrevue complète avec le président de l’A.P.E.S., François Paradis, est disponible ici.