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La Grande cheffe du Conseil tribal de la nation algonquine anishinabeg dénonce les Laboratoires Nucléaires Canadiens après une cérémonie qualifié de pseudo-algonquine

La Grande cheffe du Conseil tribal de la nation algonquine anishinabeg dénonce les Laboratoires Nucléaires Canadiens après une cérémonie qualifié de pseudo-algonquine

13 décembre 2021 à 12:00

Mise à jour le 13 septembre 2022 à 3:49

Réagissant à la nouvelle publiée par Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) célébrant la désignation d’un nom algonquin par le groupe des « Algonquins de l’Ontario » d’un de leurs édifices, la Grande cheffe du Conseil tribal de la nation algonquine anishinabeg, Mme Savanna McGregor, a qualifié ce geste d’insultant de la part de LNC étant donné que le groupe en question n’est même pas un groupe autochtone reconnu.

« Le groupe qui se fait appeler les Algonquins de l’Ontario n’est pas constitué des communautés algonquines ou de membres reconnues, à l’exception des Algonquins de Pikwàknagàn qui ne forment qu’une minorité de ce groupe », a dit Mme McGregor en rappelant que les membres de Pikwàkanagàn s’étaient d’ailleurs opposés en majorité lors d’un référendum sur le projet d’entente de principe avec ce groupe. La Grande cheffe a qualifié le geste du groupe de l’AOO de tentative d’appropriation de l’identité algonquine pour en tirer des avantages auxquels ils n’auraient pas droit. La majorité des membres de ce groupe prétendent avoir des liens avec un ancêtre algonquin dont l’existence remonte à plusieurs centaines d’années. Dans certains cas, le lien avec un ancêtre autochtone est hautement contesté. Elle estime également que LNC se sert de ce groupe pour se soustraire à ses véritables obligations de consultation et d’accommodement à l’égard des véritables Algonquins.

Les installations de LNC sont situées à Chalk River, en Ontario sur les rives de la rivière des Outaouais, au cœur du territoire ancestral des véritables Algonquins, précise le communiqué du Conseil tribal de la nation algonquine anishinabeg. « Je supporte totalement la position de Kebaowek et je dénonce l’ingérence de ce groupe sur le territoire de la Nation. Le fait que l’AOO agisse ainsi sur le territoire de la Nation sans respecter le protocole démontre que ces gens ne sont pas de véritables membres des Premières Nations », a-t-elle dit.

Le Conseil tribal et les communautés algonquines estiment que les activités de LNC sont un danger pour tous, hommes, animaux, poissons et plantes. « Les vrais Algonquins n’auraient jamais honoré une entreprise aussi dangereuse et si peu respectueuse de ses droits en leur accordant un nom en Anishinabemowin. » Le mot en question, Minwamon, signifie « chemin clair ». « Il n’y a aucun chemin clair sur la route du nucléaire », a-t-elle ajouté.

La Grande cheffe demande à LNC de respecter ses obligations de consultation et d’accommodement auprès de la Nation algonquine et des communautés algonquines reconnues qui sont les seules détentrices des droits sur ce territoire.

Réaction similaire de la part de la Première Nation de Kebaowek

Même réaction au Témiscaming, cette fois la Première Nation de Kebaowek a aussi dénoncé les revendications d’engagement et de réconciliation autochtones en réponse à une annonce faite le 3 décembre dernier par les Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) célébrant la nomination d’un nouveau bâtiment d’entrée du site aux Laboratoires de Chalk River sous le nom d’Édifice Minwamon, ce qui signifie « chemin clair » en langue algonquine.

Selon le communiqué de l’entreprise, LNC est honorée d’avoir reçu le nom de Minwamon des Algonquins de l’Ontario (AOO) comme « un moyen de reconnaître notre engagement à travailler ensemble pour la guérison et la réconciliation ».

« Cette annonce se fait au détriment de la Première nation de Kebaowek et des autres nations algonquines qui sont les titulaires légitimes du titre », a déclaré le chef Lance Haymond de la Première nation Kebaowek. Comme l’explique le chef Haymond, les Algonquins de l’Ontario ne sont pas une entité légitime, mais une personne morale créée par les gouvernements ontarien et fédéral afin de négocier une revendication territoriale. Le processus d’admissibilité, d’inscription et de négociation de l’AOO vise à avoir un impact négatif sur les droits et le titre des citoyens légitimes de l’ensemble de la Nation algonquine, y compris la Première Nation de Kebaowek.