Des mesures et un plan d’action pour diminuer la mortalité routière des tortues dans le Pontiac

Des mesures et un plan d’action pour diminuer la mortalité routière des tortues dans le Pontiac

Il semble que les tortues d’eau douce font face à de nombreuses menaces d’envergure, si bien que plusieurs espèces se trouvent actuellement en situation précaire. Il semble que l’Outaouais est une région phare pour la conservation de plusieurs espèces de tortues, notamment pour la tortue mouchetée (espèce menacée), la tortue des bois et la tortue géographique (espèces vulnérables). Selon le Conseil régional de l’environnement et du développement durable de l’Outaouais (CREDDO), la mortalité routière y compte parmi les principales menaces à atténuer en vue de rétablir certaines populations de ces espèces.

Ces tortues, particulièrement la tortue mouchetée et la tortue des bois, peuvent parcourir de grandes distances sur la terre ferme, ce qui les rend sujettes à croiser des routes. La menace pèse surtout sur les femelles se déplaçant pour aller pondre, mais affecte aussi de façon importante le recrutement de population en causant la mortalité de juvéniles quittant le nid. Au fil des années, de nombreux cas de mortalité de tortue mouchetée et de tortue des bois ont été documentés sur les routes de l’Outaouais. Bien que la mortalité routière affecte probablement dans une moindre mesure la tortue géographique puisqu’elle est davantage aquatique, il n’en reste pas moins que cette menace est jugée prioritaire dans certains secteurs où le réseau routier borde le milieu aquatique et fragmente les habitats terrestres pouvant servir de sites de ponte. Pour ces trois espèces à statut précaire, travailler à réduire le taux de mortalité routière est une priorité pour garantir la viabilité des populations. Cette menace est d’ailleurs identifiée comme une priorité d’action dans le plan de rétablissement de chacune des espèces.

Depuis quelques années, les observations de tortues (mortes ou vivantes) sont recueillies sur la plateforme Carapace.ca, coordonnée par Conservation de la Nature Canada. Ces données permettent d’avoir un portrait de la problématique de mortalité routière au Québec et d’orienter nos actions de conservation.

L’objectif global du projet est de réduire l’ampleur de la mortalité routière des tortues en Outaouais, en priorisant des actions permettant de viser les populations de tortues mouchetées, des bois et géographiques. Plus précisément, il s’agira de confirmer les points chauds de mortalité routière de tortues suggérés par les données de mortalité disponibles. Cette validation prendra la forme d’un suivi routier effectué par des bénévoles. Seront également identifiés les secteurs où le risque de mortalité est élevé (mentions de tortues vivantes près des routes, nombre et proximité des routes, etc.). Pour les phases subséquentes du projet, les objectifs seront de mettre en place des mesures de réduction du taux de mortalité routière aux sites qui seront identifiés comme névralgiques lors de la première phase. Ces mesures d’atténuation consisteront notamment en des panneaux de signalisation, des clôtures ainsi que des passages fauniques.

Ce projet est réalisé en collaboration avec Conservation de la Nature Canada et le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Phase et activités du projet
1. Phase 1 : Confirmer certains points chauds de mortalité routière en Outaouais grâce à
un suivi de mortalité citoyen dans plusieurs secteurs de la région (année 1)
a. Rédaction du protocole de suivi de mortalité routière
b. Sélection des tronçons routiers à étudier
c. Formation des bénévoles
d. Campagne de communication
e. Réalisation des inventaires des tronçons routiers
2. Phase 2 : Traitement des données et planification (années 1 et 2)
a. Collecte des données et analyse des données
b. Rédaction du rapport
c. Planification des aménagements prioritaires à réaliser
3. Phase 3 : Aménagements et suivi (années 2, 3 et 4)
a. Installation de panneaux de signalisation
b. Mise en place de divers aménagements (clôture d’exclusion et passages à
herpétofaune, pavage des accotements, etc.)
c. Suivi des aménagements
d. Rédaction du rapport final