Aucune accusation portée dans une intervention mortelle de la police à Clarendon, le BEI met fin à l’enquête

Aucune accusation portée dans une intervention mortelle de la police à Clarendon, le BEI met fin à l’enquête

9 août 2024 à 12:47 pm

Mise à jour le 13 août 2024 à 12:26 pm

À la suite de la récente décision du procureur général de ne pas porter d’accusation contre un agent de la Sûreté du Québec qui a abattu un homme durant une intervention policière survenue à Clarendon le 5 juin 2023, le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) a décidé de clore son enquête sur l’affaire. La victime, Christopher Watson, était âgée de 39 ans au moment de sa mort.

Le rapport que le BEI a soumis au DPCP en avril dernier comprenait des entrevues avec cinq témoins civils et les deux agents impliqués, un enregistrement de l’appel fait au 911 et des transmissions radio de la SQ, ainsi que divers rapports médico-légaux. La radio CHIP 101,9 a contacté le DPCP, le BEI et la famille de Watson, mais tous ont refusé de commenter. La déclaration note que le procureur a rencontré la famille de la victime pour les informer de leur décision.

Selon le contre rendu de l’incident, la mère de la victime aurait fait un appel aux 911 vers 10h57 indiquant que son fils serait devenu agressif et violent envers elle et son partenaire. Deux agents de la Sûreté du Québec sont ensuite arrivés sur la propriété à 11h17 où ils ont été informés que Christopher Watson se trouvait maintenant dans un cabanon situé dans leur cour arrière. Les parents de Watson ont également informé les deux agents que leur fils n’était pas armé.

Un des agents s’approche du cabanon, s’identifie comme policier et demande à l’homme de sortir afin qu’il puisse discuter. Une agente ainsi que le couple se trouvent à proximité du premier agent. Lorsque l’agent se trouve à environ 4 mètres du cabanon, l’homme ouvre la porte, lève et pointe une arme longue en sa direction. L’agent se trouve alors directement devant l’homme qui le vise avec son arme. L’agent fait alors feu à quelques reprises en direction de l’homme. Ce dernier tombe sur le dos à l’intérieur du cabanon et la porte se referme.

Peut ont lire dans le rapport du BEI.

Les agents ont ensuite ordonné au couple de rentrer chez eux et de se barricader derrière leurs véhicules sur la propriété.

À 11 h 43, une équipe d’intervention a été déployée et une opération pour entrer dans le cabanon commence. Après plusieurs tentatives en vain de contacter Christopher Watson, un drone a été utilisé pour entrer dans le cabanon où monsieur Watson est retrouvé inconscient et allongé sur le dos. Les tentatives de réanimation ont été sans succès.

Bien que la déclaration du procureur ne précise pas l’heure exact, le rapport du BEI indique que le corps de Watson a été identifié à 14h18, environ deux heures et demie après le lancement de l’opération initiale. Le communiqué du BEI indique également qu’ils ont été contactés à 13 h 43 et que leurs enquêteurs sont arrivés sur les lieux à 21 h 50 ce soir-là.

Dans sa décision, le DPCP indique qu’en vertu des paragraphes 25(1) et 25(3) du Code criminel, les conditions de recours à la force par la police ont été remplies et qu’il a jugé que l’agent avait agi raisonnablement afin de se protéger et de protéger les autres personnes présentes sur les lieux.

« En effet, les policiers sont souvent placés dans des situations où ils doivent rapidement prendre des décisions difficiles », peut-on lire dans le communiqué. « Dans ce contexte, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils mesurent précisément le degré de force appliqué. »

Le BEI note que cinq enquêteurs ont travailler sur le dossier, avec l’aide de la Police de la Ville de Montréal, qui a également mené une enquête parallèle sur les circonstances ayant mené à la fusillade. Le BEI enquête chaque fois qu’une personne est tuée ou gravement blessée au cours d’une intervention policière ou en garde à vue.